ABNEGATION

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Et advienne que pourra



mercredi 7 juillet 2010

Chronique #2.


"Blow me a kiss, It's all I need."

Simultanément, je suis passée de la mélancolie à la nostalgie en revenant de temps en temps à ces tristes moments où la peine se fraie un chemin de l’esprit jusqu’à mon cœur. Il y a quelque part en ce monde une source abondante de bonne humeur et de bon sens qui peine à dissiper ses bonnes œuvres aux malheureux qui n’ont que faire de la beauté existentielle.
C'est une belle leçon de vie qui me pend au nez. Disons que le malheur est un malaise qu'il faut apprendre à apprécier, il redonne son charme au bonheur. De plus, malgré les complaintes, il reste figé dans le temps, le temps qui passe, le temps qui coule. Il ne laisse pas de répits et grave son nom dans les profondeurs de l'essence. Alors, rien ne sert d'y tirer un net trait au crayon noir, il n'en sera que fortifié puisque cela prouvera qu'il a son attache en vous, qu'il vous nuit, qu'il vous dévore. C'est un bien piètre combat qui commence alors. Combat où vous ne cesserez de perdre la confiance qui niche en vous. Alors, quand le moment arrive, le moment ou l'on se voit bien obligé de se confronter à la morosité des instants dépourvus de joie, la mélancolie des jours sans saveurs et sans lumière, il devient alors nécessaire de laisser faire le temps. C'est alors que la moindre chose, la plus petite source de plaisir devient un moment extasiant l'humeur et nourrissant la flamme qui redonne vie au regards éteints et aux sourires fanés. Une brise douce effleurant vos joues empourprées, un humble rayon de soleil caressant votre peau, le sourire d'une personne que tout délaisse au bonheur, une musique pénétrante et enivrante. Ces petits morceau de joie sont les meilleurs armes pour combattre la douleur et le chagrin, à défaut de l'accentuer en s'accablant jour et nuit, lui faire face en souriant aux plus macroscopiques éléments joyeux de la vie ne fera que le ternir pour enfin le réduire à néant.

" Mise à part cette petite leçon apaisante je me rend également compte de l'énorme place que prend l'écriture dans la vie. Je commence le deuxième chapitre de mon roman et je suis prise par les personnages. J'ai peur pour eux, leurs mésaventures me prennent aux tripes et je m'y attache de plus en plus. Parfois, il m'arrive d'être confrontée à cette fille, à son image que je me suis forgée dans mon esprit. J'essaie de la comprendre, de traduire ce qu'elle attend de moi. C'est tout de même vachement flippant. Je ne peux m'empêcher d'identifier tous ces personnages aux gens qui m'entourent, c'est ce qui les rend si vivants, c'est ce qui m'effraie lorsqu'il faut, obligatoirement, poser une péripétie douloureuse sur eux. Enfin bon, ce n'est que le début et les sentiments éclatent. Malgré tout, je trouve tout cela bien rassurant, c'est la traduction parfaite de l'immersion de l'écrivain. La solitude aide, contre toute attente, à analyser les abysses de l'esprit. "

La peine ne vous tuera pas mes chers, tachez de vous en souvenir ...

Photo : British romance.