ABNEGATION

ABNEGATION

Et advienne que pourra



lundi 20 septembre 2010

Again & again ...


Plouf ! Après un long décompte se rassemblent les idées. La confusion laisse place au sens indéniable de l'observation. Les problèmes inspirent la subjectivité, déroutent la lucidité et assèchent l'esprit. Ainsi, prenant du recul, je me trouve encore plus noyée dans l'incompréhension. Sera-t-il un jour possible de se faire entendre loin des cris assaillants et jaillissants du cœur ? De leur cœur. C'est une bien égoïste idée que de demander à un être cher de s'éprendre de votre désarroi, de vous éclairer aux dépens de tous ses autres soucis. A cet instant précis, mon corps est une bobine qui se déroule constamment sans jamais trouver bon port pour s'ancrer. Sauf que le fil n'est pas sans fin et la vulnérabilité n'est pas plus loin. Je rêve d'un monde ou les abyssales complications de l'existence s'éteindraient face aux sentiments car ils sont forts, tellement forts que s'ils étaient munis d'armes assez considérables ils répandraient à eux seuls la paix si sensible et délectable. Je ne me méprend que très rarement, le seul hic est irréfutablement la grande abnégation de toute ma vie. Ce dévouement ardu et immense que j'octroierais sans aucune gêne à n'importe quelle âme sensible d'atteindre mon cœur. Mais que dis-je, c'est principalement ceci qui me donne la force de ne pas céder face au découragement puisque la récompense est parfois immense, elle ressemble à ce rêve submergé du bonheur octroyé par la puissance des sentiments. En dépit de mon accablement, il y a ce je ne sais quoi qui me pousse toujours à jouir d'un stupide instant de félicité. Alors que la boule dans le ventre grandit le sourire aussi car lui est charmé par la grande beauté des songes qui inondent mes journées. Conséquemment je n'irais jamais me plaindre lorsque la situation devient assez pénible pour m'empêcher de clore mes paupières le soir à 2 heures 37 du matin. Cela dit j'aime en parler ici, à vous, c'est à dire à personne. Vous savez, il reste et restera toujours cette grosse partie en vous qui résistera à tout car c'est 'vous' tout simplement. Certains n'en connaissent même pas l'existence, du moins pas encore. Sartre disait que « l'enfer c'est les autres », non pas parce que les relations que nous entretenons avec autrui sont avilissantes (même si parfois cela peut s'avérer être véridique) mais plutôt parce que nous dépendons beaucoup trop d'autrui, il constitue la majeure partie de ce que nous pensons à notre égard et de l'estime que nous avons de nous-même. C'est ainsi que vous vous perdez, et lorsque vous êtes face à une difficulté, vous êtes détruit car vous n'avez pas la force de trouver ce qui reste de solide en vous. Cette bribe qui pourrait vous faire tenir debout même en temps épineux. Cela n'empêche pas la douleur, mais cela permet de survivre. Ainsi, je survis, malgré le délaissement et l'incompréhension dans laquelle je suis oubliée. Ce désordre qui vit en moi et qui s'embrouille de jour en jour.

Photo : Björk, mon unique Amour. ♥